l’IVG, ou l’épreuve qui m’a bouleversée
Julie a vécu une grossesse non désirée pendant le confinement, et nous livre les tourments émotionnels qu’elle a traversés lors de cette épreuve qui a abouti à une IVG. C’est avec une immense gratitude face à son courage d’avoir osé poser les mots, et surtout accepté de me les confier, afin d’aider et soutenir les autres femmes et autres couples concernés, que je vous livre son témoignage.
le témoignage de Julie
« J’avais toujours su que je ne voudrais pas d’enfant, trop peur de mal faire, de me sacrifier, d’offrir à mon enfant un monde incertain et effrayant. Pourtant à la fin du confinement, toute ma vision à ce sujet a été bouleversée.
Début mai, je commence à me rendre compte que je n’avais pas eu mes règles depuis un peu trop longtemps (je ne calcule pas mes cycles). Tout de suite me vient la pensée que je pouvais être enceinte, mais cette possibilité m’effrayait tellement que pendant quelques jours j’ai préféré oublier, être dans le déni. Ces jours passent et je fini par en discuter avec mon copain de l’époque. Comme nous avions déjà discuté auparavant de notre « non désir d’enfant » mutuel, il prend les choses en main et part immédiatement m’acheter un test de grossesse dans l’optique où il faudrait une prise en charge rapide pour une IVG. Il revient de la pharmacie et je fais le test immédiatement. Probablement les minutes les plus longues de ma vie.J’étais tétanisée. Les minutes passent et finalement le couperet tombe. Enceinte, 2/3 semaines. Mon copain attendait dans le salon et j’étais incapable de sortir de la salle de bain. Je pleurais, incapable de comprendre pourquoi ma réaction était si puissante. Je me ressaisis et sors lui annoncer la mauvaise nouvelle, avec nonchalance, un besoin de lui cacher la douleur que je ressentais. Dans la foulée j’appelle un planning familial pour programmer mon IVG, le premier rendez-vous a lieu une semaine plus tard.
Quelques minutes après le test, je commence à ressentir physiquement de nouvelles sensations, comme si mon corps avait accueilli la nouvelle de ma grossesse et l’acceptait. La semaine précédant le premier rendez vous pour mon IVG a été pleine de questionnements, quelque chose avait changé, mon corps aimait les nouvelles sensations physiques et émotionnelles qui l’envahissaient. Je m’autorisais une part de doute face à la décision si difficile de mettre fin à « ce nouveau moi ». Le dernier soir du confinement, nous nous rendons avec mon copain à un apéro chez son frère et sa chérie. Elle trinque avec du sans alcool, je vois venir la nouvelle. Et quelque minutes après ils nous annoncent qu’ils attendent un bébé. Devant eux je me réjouis mais au fond de moi je suis dévastée, je pense à cette grossesse que nous ne vivrons pas ensemble, ces balades au parc, ces Noëls que nous ne ferions pas avec nos deux bébés. Nous partons finalement de chez eux et j’éclate en sanglots dans la voiture. Mon copain et moi discutons de la situation et malgré ses réticences il me confie qu’il serait avec moi peu importe la décision. Le jour du fameux rendez vous arrive, tout se passe bien, ma meilleure amie m’accompagne aux portes du planning familial et m’attend dehors. Je préférais que ce soit elle, mon copain ne comprenait pas réellement les enjeux que tout ça avait sur mon corps de femme et sur mes émotions. Tout s’est bien passé. Je regrettais simplement ma condition féminine et la charge mentale (et physique) qu’elle impliquait dans ce genre de situations. C’était à MOI de subir ça, pas à lui. Mais bon. La nature est ainsi faite. Je passe les détails de l’intervention en elle même, IVG médicamenteuse que j’ai fait chez ma mère et qui s’est bien déroulée. Beaucoup plus de peur que de mal, et simplement une grande sensation de vide qui me suit depuis.
Même si je repense encore à ça avec souffrance et difficultés, je sais au fond de moi que c’était la bonne décision à cet instant de ma vie, je n’avais pas la stabilité amoureuse, de travail, et émotionnelle pour assumer comme j’aurai voulu cet enfant. J’ai pris conscience de notre capacité à changer et à évoluer dans nos décision et en tant que personne. J’ai accepté de grandir et de « naître » en femme nouvelle. »
l’ IVG, entre tabous, solitude et ambivalences émotionnelles
L’interruption volontaire de grossesse est un tsunami, mais les femmes et les couples qui le vivent sont soumis au secret du tabou. Sans jugement et en toute neutralité, je partage avec vous une réflexion sur les ressentis liés à l’IVG, et non sur l’IVG elle-même. Puis je vous apporte une piste pour vivre ce temps complexe avec plus de conscience.
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