» À 3h30, je perds les eaux à la maison, ton papa est là, Emile est parti pour 2 jours chez mes parents. Je prends une bonne douche, je fais mon brushing, papa prend des affaires. 4h30 j’appelle la sage femme, elle me dit de venir. 5h nous arrivons à la maternité, je cite l’auxiliaire « la bouche en cœur ». Quelques «douleurs» sur la route.
Je respire, je suis sereine.
Le monito est posé, la sage femme s’étonne «Wouah vous arrivez à me parler et à sourire avec de telles contractions !»
Je suis dilatée à 4, elle me dit qu’il est temps de parler de la manière dont je souhaite accoucher, avec ou sans péridurale. «Avec» comme je l’ai prévu.
Ironie du sort : ma carte de groupe sanguin est introuvable (et je ne l’ai pas retrouvée depuis d’ailleurs !). Bilan sanguin, il faudra attendre 1h avant la pose de la péri. Durant cette heure, les contractions se rapprochent, la douleur augmente.
Je me fais masser par chéri, je fais du ballon, je reste en mouvement et je profite à fond des courtes périodes de répit entre deux. On reste sereins, confiants.
Je repense à un de mes mantra colorié quelques semaines plus tôt «Des milliers de femmes dans le monde enfantent au même moment que moi».
La sage femme me réexamine : dilatée à 5. Je file aux toilettes. À mon retour on m’annonce que l’anesthésiste arrive. L’auxiliaire m’assoie et me pose laa charlotte sur la tête, pendant que l’anesthésiste s’installe. La douleur est trop vive, je m’excuse, je dois m’allonger.
Et la tout s’enchaîne, j’entends «réexaminez-la». Je suis allongée sur le côté, tendue de douleur.
J’entends la voix douce de la sage femme qui me chuchote «vous allez accoucher sans péridurale.»
Sans que j’ai le temps de réaliser, je ressens le besoin de pousser ! 2 minutes, 3 poussées : Margaux est là.
Mon poupon mignon, il est 7h11, on te pose sur moi. Mon cœur explose.
Si je pouvais adresser quelques mots à une femme qui craint de ne pas pouvoir avoir recours à la péridurale, je lui dirais : fais toi confiance. Ton corps et ton bébé savent faire !
Avec du recul, et si je me retrouvais dans la même situation : je ne sais pas si je demanderais ou non la péridurale. Mais cet accouchement m’a recentré en tant que femme, en tant que mammifère, faite pour donner naissance. Je connais désormais la puissance de mon corps, et je l’aime bien plus qu’avant .